
Ce sont les colons portugais qui découvrent l’île, alors inhabitée, vers 1500. Ils la nomment Mascarin. Elle reste un point d’escale pour les navigateurs en route vers les Indes pendant près d’un siècle et demi, puis la France en prend possession, lui donnant le nom d’île Bourbon, en hommage à la dynastie royale. Pendant la Révolution, la Convention nationale décide de la baptiser île de La Réunion, en écho cette fois à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens, qui a précédé l'insurrection du 10 août 1792. Elle devient l’île Bonaparte sous Napoléon, puis retrouve le nom de La Réunion le 7 mars 1848, de manière définitive. Elle est un département français depuis 1946.
Un peuple international

Qui sont les Réunionnais ? Ce sont des Européens de France, d’Italie, de Hollande, des Africains (principalement d’Afrique de l’Est mais aussi d’Afrique centrale, d’Afrique du Sud, de Madagascar) et plus tardivement des Asiatiques (des Chinois, des Indiens, des Pakistanais). Le monde entier coule dans les veines des Réunionnais. Chaque peuple est venu avec ses croyances, son mode de vie. Dans un climat de tolérance assez rare pour être souligné, les pratiques religieuses ont dû et su s’adapter pour perdurer dans le temps. Majoritairement catholique, la population de l’île est restée pratiquante. Une donnée qui découle de la forte empreinte que l’Église, main dans la main avec le pouvoir colonial, a imprimée sur les habitants. L’ « œuvre évangélisatrice » n’a guère laissé le choix aux esclaves et aux travailleurs étrangers à la colonie, durant la longue période de l’engagisme qui fit la prospérité des grands propriétaires des plantations sucrières.

Libertés de croyances sur l'île

Hindouistes, bouddhistes, musulmans... se sont vite intégrés et ont réussi à préserver leurs pratiques culturelles et à exercer leurs cultes, édifiant des lieux de rassemblement consacrés. Cela a contribué à la naissance d’un système religieux typiquement créole: un métissage de religions que l’on observe en tout lieu. Une réunion qui se vit dans les rassemblements religieux, les fêtes commémoratives, dans une église, un temple hindouiste ou cantonnais et au chant de l’adhan « l’appel à la prière ».

Dans les rues, ces palettes humaines hautes en couleur expriment le melting-pot de ce jeune peuple. Le pourtour et l’intérieur de l’île regorgent d’éléments religieux. Grands édifices ou simple oratoire sur un sentier, ils sont tous répertoriés par la direction de la Culture. Saint-Denis abrite la plus vieille mosquée construite en France, Noor-e-Islam, inaugurée en 1905, et les premiers temples cantonnais réunionnais : Lisi Tong et Chane.

Tous se distinguent par leur histoire mais très peu figurent à l’inventaire des monuments historiques. Témoin et acteur, chaque sanctuaire retrace la jeune histoire du peuple réunionnais.
