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Tapisserie d'Angers : la tenture de l'Apocalypse

Par François Silvan

Réalisée au XIVe siècle, la monumentale tenture médiévale de L’Apocalypse est rénovée, puis exposée au château en 1954. Cette fresque textile devient alors une source d’inspiration pour le peintre Jean Lurçat et son Chant du Monde, vaste tenture, apocalypse des temps modernes. Angers a bien mérité son nom de capitale de la tapisserie.

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Tenture de l'apocalypse

Impossible de passer à Angers sans s'arrêter sur ce chef-d'œuvre d'art médiéval monumental qu'abrite le château d'Angers, La Tenture de l'Apocalypse : 74 tableaux sur 106 mètres de longueur et 5 mètres de hauteur, executée par le tapissier parisien Nicolas Bataille de 1375 à 1380 à partir de cartons de Hennequin de Bruges, peintre de Charles V. « Les tapissiers étaient des objets précieux à l’extrême, rappelle Anne Christine Victor-Théonas, guide conférencière. Elles étaient plus admirées et considérées que les fresques, par exemple. Surtout dans le cadre de cours itinérantes. » Les Valois ont particulièrement encouragé le développement  de la tapisserie. Celle de L'Apocalypse a pour caractéristique technique extrêmement rare de n'avoir ni envers, ni endroit : « Le lissier noyait le fil de trame dans le tissage, sans nœuds ni relais. Différents types de points mettent en valeur les matières et reliefs du motif. »

Œuvre d'art et livre d'histoire

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Tenture de l'Apocalypse

Sur le fond, cette tapisserie offre plusieurs niveaux de lecture, au-delà de l'Apocalypse de saint Jean. L'actualité de l'époque y est omniprésente, teintée de propagande : en pleine guerre de Cent Ans, l'ange de l'abîme prend les traits d'Édouard III, roi d 'Angleterre. Un autre tableau mettant en scène des raids diaboliques évoque les chevauchées du Prince Noir, fils d'Edouard III. La bête de la mer est représentée avec des têtes de léopard... emblème anglais. L'histoire de la tapisserie est en elle-même une épopée. Au XVIIIe siècle, elle est vendue à la découpe – certains morceaux finissant comme protection de chevaux, doublure de rideaux ou essuie-pieds – avant d’être reconstituée et de reprendre sa place dans la cathédrale en 1870, puis dans le château en 1954.

Découvrir un art contemporain

L’ancien hôtel-dieu, l’hôpital Saint-Jean, dans le quartier de la doutre, accueille dans un superbe cadre gothique le musée Jean-lurçat et de la tapisserie contemporaine. Il abrite cet autre monument qu’est Le Chant du Monde (réalisé entre 1957 et 1966), le plus grand ensemble textile contemporain (10 pièces pour 80 mètres de longueur et 4,50 mètres de hauteur), que le peintre Jean Lurçat a fait tisser à Aubusson au « point robuste », technique médiévale des liciers de la manufacture. Il est « l’homme qui fit revivre l’art singulier de la tapisserie », commente Jackie Charlot, conférencière. Il revint aux sources de la tapisserie : limitation du nombre des couleurs, de celui des brins, retour à l’échelle 1 pour les cartons... Soucieux de témoigner des calamités, mais aussi des progrès du XXe siècle, Lurçat montre ce Chant du Monde comme une apocalypse des temps modernes qui fait écho à la tapisserie qui l’a inspirée, L’Apocalypse de Nicolas Bataille.