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Le pays niçois : Roya, Vésubie, Tinée, trois vallées nature

Randonnée dans le vallon de la Gordolasque dans le parc national du Mercantour, au cœur d'un splendide paysage de montagne, sur un sentier facile à arpenter qui longe le torrent. Randonnée dans le vallon de la Gordolasque dans le parc national du Mercantour, au cœur d'un splendide paysage de montagne, sur un sentier facile à arpenter qui longe le torrent. - © Bertrand Rieger / Détours en France

Publié le par Philippe Bourget

Quatre jours, trois vallées. Telle est l’ambition de ce week-end prolongé avec une incursion dans les territoires montagneux de l’arrière-pays niçois. Moins glamour que la Côte d’Azur, mais plus intenses en paysages, ces vallées font la jonction entre la Méditerranée et les Alpes du Sud. Au menu, des villages perchés, un patrimoine inédit et des sports outdoor à pratiquer à l’envi...

Visiter les villages de l'arrière-pays

Aller dans la Roya, c’est partir un peu... en Italie. Jusqu’en 1870, la vallée est rattachée au comté de Nice, partie du duché de Savoie dont Chambéry puis Turin sont les capitales. Enrichie par le commerce du sel, la Roya participe à l’élan baroque qui prévaut outre-Alpes. Au XIXe siècle, la mode se concrétise avec l’installation d’orgues orchestraux italiens dans les églises. Voilà un bon motif pour parcourir la vallée, 60 km au nord de la ville de Nice. À Sospel, Saorge, Breil-sur- Roya, Fontan, Tende et La Brigue, les églises abritent des merveilles acoustiques aux buffets protégés de rideaux rouges. Des scènes de théâtre. Stucs, dorures et boiseries y rivalisent d’art démonstratif. Ce n’est pas l’unique intérêt de la Roya. Saorge, à lui seul, vaut le déplacement. Amphithéâtre de maisons étagées à flanc de versant, la commune semble suspendue dans le vide. Ne l’a-t-on pas surnommé le « village tibétain » ? Au petit matin, grimper et dévaler ruelles, escaliers et calades est un pur plaisir. Plus haut, voici Tende, où s’arrêtent des trains français et italiens sur la ligne Nice-Turin. Un détour à La Brigue s’impose aussi. C’est le « dernier » village français. Il ne fut en effet rattaché à notre pays qu’en 1947. En parcourant le dédale de ruelles qui le compose, on peut entendre parler brigasque, la langue « occitanoligure » du secteur.

Via ferrata, tyrolienne, canyoning... 

Randonnée dans le vallon de la Madone de Fenestre sur le massif du Gélas (3143 m) qui marque la frontière entre l'Italie et la France.
Randonnée dans le vallon de la Madone de Fenestre sur le massif du Gélas (3143 m) qui marque la frontière entre l'Italie et la France. © Bertrand Rieger / Détours en France

Direction la vallée de la Vésubie. Tristement dans l’actualité en octobre 2020 lors des inondations catastrophiques qui l’ont touchée, elle continue à panser ses plaies. C’est l’occasion de la soutenir en rendant hommage à ses trésors de nature. En été, automne ou hiver, la vallée regorge d’activités : VTT, via ferrata, tyrolienne, canyoning (le torrent Le Riou de la Bollène, accessible à tous, promet une descente extra), parapente... et ski dans les stations de La Colmiane ou du Boréon. Située en lisière du Parc national du Mercantour, la Tinée s’ouvre sur la vallée de la Gordolasque, au décor ultraminéral, et sur le sanctuaire de la Madone de Fenestre. Les deux  sont des hauts lieux de randonnées pédestres, au cours desquelles le chamois s’invite au bord du chemin – enfin, un peu à l’écart, tout de même... En famille, le parc Alpha est aussi inévitable. Au bout de la vallée de la Vésubie, trois meutes de loups y vivent en semi-liberté. Des affûts permettent de les observer. Le parc devait rouvrir cet été, après des travaux. En complément des activités outdoor, Saint-Martin-Vésubie abrite l’étonnant Vesúbia Mountain Park. Un équipement 100 % indoor consacré aux sports de montagne.

La Bonette, un haut col routier 

Le col de la Bonette, dont la route relie la vallée de l'Ubaye à celle de la Tinée, culmine à 2715 m, ce qui en fait le col le plus élevé de Provence.
Le col de la Bonette, dont la route relie la vallée de l'Ubaye à celle de la Tinée, culmine à 2715 m, ce qui en fait le col le plus élevé de Provence. © Gilles Lansard / Détours en France

Des trois, la Tinée est la rivière qui pénètre le plus profondément le massif alpin. Depuis Utelle, où elle se jette dans le Var (50 km au nord de la ville de Nice), la rivière remonte encore sur près de 95km jusqu’au col de la Bonette, sous lequel elle prend sa source. En chemin, des trésors de villages perchés (Bairols, Clans, Ilonse...), des façades et des intérieurs peints (à La Tour-sur-Tinée, Saint- Dalmas-le-Selvage, dans les chapelles de Roubion et d’Auron...) et la plus grande station de ski des Alpes- Maritimes, Isola 2000. À 2 802 m d’altitude, séparant la Tinée de l’Ubaye, la Bonette est aussi un des plus hauts cols routiers d’Europe. Ses paysages exceptionnels lui confèrent un statut unique dans le monde alpin.

Sources

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