5 bonnes raisons de filer à Mulhouse
Nos 5 bonnes raisons de visiter Mulhouse pour tous les voyageurs qui se rendent en Alsace. Avis aux touristes en balade sur la route des Vins d’Alsace, sortez des sentiers battus et du vignoble ! Faites un break à Mulhouse, une ville cosmopolite et vivante dont le patrimoine industriel est unique en France.
Se perdre dans le cœur ancien de la ville
Découvrez l’harmonieuse place de la Réunion, dont le nom nous rappelle que Mulhouse n’est rattaché à la France que depuis 1798. Un temple néogothique (le plus haut édifice protestant de France), une maison médiévale aux allures de mini-château fort, ainsi que l’hôtel de ville Renaissance, recouvert d’extravagantes peintures en trompe-l’œil, témoignent du riche passé de la ville.
Se laisser surprendre par le riche patrimoine industriel
L’Alsace, ce n’est pas seulement des villages avec des maisons à colombages croulant sous les géraniums, c’est aussi l’industrie. Et Mulhouse est une belle ville industrielle par excellence – c’est même l’un des berceaux de la Révolution industrielle en France ! ». Voilà qui est dit ! Si l’on hésitait encore à venir visiter la « ville aux cent cheminées », surnommée aussi la « Manchester française », Pierre Fluck, professeur d’histoire des sciences et des techniques à l’université de Haute-Alsace nous a convaincus. Et cet héritage industriel mérite d’être apprécié pour ses qualités esthétiques.
Situé juste au nord-ouest du cœur de la ville, l'ancien empire textile « Dollfus-Mieg et Compagnie » – 9 000 ouvriers en 1928 – symbolise à lui seul l’aventure industrielle de Mulhouse. L’ensemble est d’une puissante homogénéité avec ses hautes cheminées, ses immenses et sobres bâtiments de brique, son ancien réfectoire et ses alignements de sheds – bâtiments sur un seul niveau couvert d’une toiture en dents de scie. Là, on découvre un bijou par miracle encore debout, mais très menacé, une filature géante de 1812.
Cette filature est à la révolution industrielle ce que le Parthénon est à la Grèce antique !
Quelques entreprises, associations et artistes ont bien pris place dans des bâtiments restaurés, et le quotidien régional L’Alsace a installé son siège dans un ancien magasin de coton... Mais le mastodonte DMC demeure aujourd’hui encore une enclave déserte dans la ville – en attendant, à l’horizon de quinze ou vingt ans, une réhabilitation par le cabinet d’architecture Reichen et Robert.
Découvrez, aussi d’autres parties presque invisibles, des tout débuts de l’industrialisation, qui subsistent dans le cœur de ville.
La rue des Franciscains est typique, avec ses premières manufactures de la fin du XVIIIe siècle. Derrières les portes cochères se cachent des lieux historiques et uniques, comme la maison du Schloessele, qui avait une double fonction : industrie et habitat.
Imaginer les grands moments de la cité-jardin de Mulhouse
Fait significatif de l’importance de la cité-jardin dans la ville, de nouveaux architectes, dont Jean Nouvel, ont été sollicités par la Société mulhousienne des cités ouvrières (Somco) pour ériger, à l’occasion de ses 150 ans, un ensemble de soixante et un logements locatifs sociaux : la cité Manifeste.
Boîtes aux allures de containers maritimes, formes cubiques simples, béton, baies vitrées, serres agricoles servant de jardins d’hiver… Inaugurée en 2005 sur une friche industrielle, cette cité-laboratoire tranche avec l’ancienne cité qu’elle prolonge, par ses formes et ses nouveaux matériaux audacieux.
Cette cité est née au milieu du XIXe siècle à l’initiative des patrons protestants. Inspirés de modèles anglais, ces derniers, philanthropes et paternalistes, souhaitaient améliorer les conditions de vie de « leurs » travailleurs, toujours plus nombreux.
À deux pas du centre-ville, des centaines de maisonnettes, jadis destinées aux ouvriers, s’alignent ainsi joliment, comme dans un village. Le « carré mulhousien » – un carré de terrain avec un bâtiment central, le tout divisé en quatre logements avec jardins – fera école. Aujourd’hui encore, ce quartier aux noms de rues bucoliques – passages des Alouettes, des Lauriers... – est un havre de paix recherché, qu’il faut voir au printemps lorsque la végétation explose. Même l’église de la cité, dédiée à Saint-Joseph, est « industrielle », avec son étonnante structure métallique apparente ! Les architectes avaient tout de même fait en sorte que l’édifice ne possède pas de parvis, afin d’éviter les rassemblements ouvriers.
Même si la vie de quartier y est moins forte, c’est l’âme de Mulhouse, affirme, un brin nostalgique Jacqueline Freismuth, une retraitée qui y tenait une épicerie
Faire un virage par la Cité de l’automobile
Vous y verrez ici l’une des plus belles collections de voitures du monde avec plus de 450 modèles. Ce musée national est installé dans les bâtiments de l’ancienne filature HKD, acheté en 1957 par les frères Schlumpf. Après avoir subi plusieurs transformations, ce lieu qui était « Musée national de l’Automobile – Collection Schlumpf – entre 1989 et 2006, est officiellement devenu la Cité de l’Automobile Musée National Collection Schlumpf dès 2006. Ce changement coïncide avec l’aménagement de nouveaux espaces conçus par le studio Milou Architecture : l’entrée du Musée avec son insolite collection de voitures. Depuis, la cité s’est agrandie avec l’inauguration de l’Autodrome en 2011 : une piste qui permet aux visiteurs de voir évoluer des voitures de collection, et la création d’espaces de restauration.
Apercevoir les élégantes villas du quartier du Rebberg
C’est sur une colline couverte de vignes dominant le sud de la ville, que les bourgeois se sont installés dans la seconde moitié du XIXème siècle. Aujourd’hui, le Rebberg est un quartier résidentiel un brin secret qui abrite, bien cachées, les plus belles villas de Mulhouse, noyées dans la végétation. Il y en a pour tous les goûts : du style mauresque au cottage british.
Citons la villa Éden, aujourd’hui chambres d’hôtes, l’Ermitage (photo ci-dessus), de style néo Renaissance, ou, dans un style plus régionaliste, la Bourdonnière.
D’immenses « palais de brique » se devinent aujourd’hui, mais, hélas, inoccupés et à l’avenir incertain. Il y a cependant le bâtiment de la Fonderie, de 1924, qui a été spectaculairement réhabilité en 2007. C’est aujourd’hui un des campus de l’université de Haute-Alsace. Son imposante grande nef métallique qui lui a valu le surnom de « cathédrale » abrite également la bibliothèque de l’université de la Société industrielle, un restaurant universitaire, les archives municipales ou encore la Kunsthalle, un centre d’art contemporain.
Preuve que la ville industrielle est une chance : elle représente un potentiel énorme pour la ville future