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La Pointe Courte à Sète : terre mythique

Par Hugues Dérouard

Monde à part, village dans la ville, le quartier de la Pointe-Courte donne sur l’étang de Thau. Petites maisons et bâteaux de pêcheurs révèlent le mode de vie modestes des habitants.

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Bateaux de pêcheurs dans le quartier de la Pointe Courte à Sète
Le quartier est devenu quasi mythique depuis que la cinéaste Agnès Varda lui consacra un film éponyme en 1954, considéré comme annonciateur de la Nouvelle Vague. Mais qu'a-t-il donc, cet endroit, pour exacerber autant l'imaginaire ? Agnès Varda fut, dit-elle, fascinée par « la lumière écrasante » de ce « quartier insolite » : « Les pêcheurs nous ont accueillis avec générosité, personne n'était payé, rappelait-elle dans une interview à Libération. On les dérangeait dans leur travail et pourtant, jamais ils ne nous le faisaient sentir. Ils ont accepté Sylvia Monfort et Philippe Noiret – alors inconnus – comme ils ont accepté le projet d'un film à la fois documentaire et abstrait. 

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Inscriptions humoristiques dans le quartier de la Pointe Courte à Sète

Ce quartier n'était à l'origine constitué que de cabanes de pêcheurs, construites de façon anarchique, même pas reconnues officiellement par la municipalité. Si des petites maisons à un étage ont remplacé une à une les vieilles cabanes, la Pointe-Courte a conservé son état sauvage au bord de l'étang, avec un alignement de cabanons de pêcheurs faits de bric et de broc. On y découvre un humour bien particulier, comme le suggèrent tous ces panneaux drolatiques sur les maisons, truffés de calembours de plus ou moins bon goût.

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Vue sur l'étang de Thau depuis le quartier de la Pointe Courte à Sète

La Pointe est vraiment courte mais « on ne traverse pas ces quelques arpents comme on remonte une rue de banlieue. Il y a ici quelque chose de plus épais dans l'atmosphère, quelque chose qui retient la marche, qui interdit la grande enjambée… » décrit Jacky Villacèque, ancien reporter au Midi Libre, amoureux de ce « confetti de terre échoué au nord de Sète ». Question d'atmosphère, donc. Le charme y est presque insulaire, comme si on y était hors de la ville.

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Paniers de pêcheurs dans le quartier de la Pointe Courte à Sète

Aux abords du lac, un capharnaüm de barques, de casiers, de poteaux en bois, de filets de pêche qui sèchent au soleil. Ça sent le poisson. Les chats errants et les mouettes adorent. Les pêcheurs en ciré jaune s'y retrouvent pour stocker le matériel, rigoler et boire du pastis, imperturbables face aux curieux. Sète est déjà singulière, mais la Pointe l’est encore plus… Je crois que le fait que l'on se déplace ici flatte, au fond, les Pointus, que cela les renforce dans leur identité. Même si le quartier est moins populaire et moins vivant qu'il a pu l'être, s'il y a moins de pêcheurs, je pense qu'on peut attendre encore longtemps avant qu'il perde son charme. 
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