L’Ardèche, incontournables gorges et campings

Impossible d’y échapper. Chaque juillet et août, ils sont des milliers à la descendre et à franchir la fameuse arche rocheuse de Vallon Pont d’Arc. Concurrence féroce des prestataires, cours d’eau rempli de canoës et de kayaks, campings full full, route des gorges encombrée de minibus et leurs remorques… L’overdose menace ! Pour profiter des paysages sans la foule, mieux vaut éviter aussi les ponts de Mai. En avril, avec des courants encore puissants, ou plus tard en septembre et en octobre, notamment en semaine, l’Ardèche, rive droite du Rhône, dévoile alors ce qui fait sa force : un décor vertigineux de falaises méditerranéennes entaillées par des siècles d’érosion.
Le Chassezac, l’Ardèche « bis » et ses plages

Au pied des Cévennes ardéchoises, au sud du département, près des Vans, le Chassezac se mue en canyon navigable. Alternative estivale aux gorges de l’Ardèche, on glisse ici entre de hautes falaises calcaires, des plages de sable et des dalles rocheuses invitant aux plongeons (prudence toutefois). Si l’on n’est pas venu avec des enfants, l’idéal est de partir sur le Chassezac tôt le matin, avant que les familles n’arrivent. Débute alors le plaisir de pagayer en toute intimité au fil des « rapides » du Chassezac, peu exigeants et cernés de hautes parois rocheuses. Avec le pique-nique et la baignade, comptez environ 4h.
L’Eyrieux, douces pentes d’aval

De Saint-Martin-de-Valamas à Saint-Laurent-du-Pape, cet affluent rive droite du Rhône de 83,5 km de long, prenant sa source à plus de 1 000 m d’altitude, est navigable au printemps et à l’automne. En version loisir, on évitera la portion entre St-Martin-de-Valamas et Les Ollières, réservée aux sportifs habitués aux eaux (très) vives. Les 14 km qui séparent l’Eyrieux du fleuve, sont en revanche praticables par le plus grand nombre. C’est ainsi que depuis les Ollières ou d’autres villages situés en aval, les amoureux de la nature peuvent embarquer pour des parcours de 1h30 à 3h, entre des collines boisées et quelques menus rapides pour le fun.
Le Doux, pas si calme !

Autre affluent rive droite du Rhône, le Doux coule au nord de l’Eyrieux et propose des segments de rivière sur lesquels on peut jeter son canoë ou son kayak. Mais la rivière porte mal son nom et est plutôt conseillée aux pratiquants aguerris ! Seule la portion entre le barrage de Clauzel et l’embouchure, à Tournon-sur-Rhône (environ 5 km), est accessible aux familles et aux débutants, principalement en automne et au printemps quand les pluies gonflent son lit et assiègent les bords de rivière. La partie haute propose des méandres, des rapides et des obstacles qui la réservent à des kayakistes mûrs, comme sur les 17 km entre Lamastre et Boucieu-le-Roi.
L’Ouvèze, chasse gardée à la source
Non, pas d’erreur, il s’agit bien de l’Ouvèze… dans le département de l'Ardèche, et non de son homonyme plus connue de la Drôme. Voilà une rivière confidentielle nichée dans une vallée sauvage sur laquelle la pratique du canoë-kayak s’effectue en période nivale, c'est-à-dire en hiver, en fin d’automne ou en début du printemps, après plusieurs jours de pluie. Attention, c’est un rendez-vous sur un cours d’eau qu'il faut réserver aux pagayeurs de choc ! En amont de Privas et du village de Saint-Priest, l’Ouvèze réserve ses pièges (rapides, cascades et même infranchissables – il faut alors débarquer) aux plus aventureux. Pour ceux qui l’ont pratiqué, elle a comme un petit goût d’intimité secrète…