Cindell Anselmo, membre de l’école de ski de fond de la station, nous attend au stade, à l’entrée du Grand-Bornand, non loin des maisons en bois qui caractérisent le village. Hors compétition et sans les installations pour le public, le théâtre sportif n’a pas l’envergure que l’on imaginait. Mais un espace plat et une petite pente suffisent pour pratiquer la discipline. « Dans le cadre de cette initiation, on tire à 10 mètres alors qu’en compétition la distance avec la cible est de 50 mètres », prévient la monitrice.
Ski de fond : pas alternatif ou skating

L’initiation démarre par un éclairage sur les deux techniques de ski de fond. « Le style classique correspond à un pas alternatif, c’est une sorte de marche glissée que l’on effectue dans des traces. Le style libre, ou skating, correspond au pas du patineur. Chaque mouvement est marqué par un transfert de poids. Il se pratique sur une piste lissée et sans traces », explique Cindell. C’est avec ce dernier que l’on se familiarise, chaussés de skis longs, fins et légers. Sans bâton d’abord, on plie les genoux, on appuie sur les carres et on se propulse en avant en tentant de garder l’équilibre, chose peu aisée au début à cause de l’étroitesse des planches. Rapidement, le rythme cardiaque s’accélère. « Le ski de fond requiert des efforts intenses, confirme la monitrice. C’est un sport d’endurance. Dans le biathlon, la difficulté est d’alterner cette phase d’effort avec une phase de concentration pour le tir. »
Tir rapide et précis
Après quelques boucles à ski, Cindell nous glisse entre les mains une carabine 22 long rifle. Elle pèse 3,5 kilos. Il va falloir tirer sur cinq cibles, en position couchée (sur une cible de 45 mm de diamètre), puis, plus difficile, en position debout (sur une cible mesurant 110 mm de diamètre). « La crosse calée sur l’épaule, on joue sur son souffle pour stabiliser la carabine et aligner le viseur sur la cible. En position couchée, le tir est plus précis », indique la monitrice.

Quand la balle atteint son but, un cache blanc surgit devant la cible et matérialise le succès. On se réjouit mais il faut vite introduire une nouvelle balle dans le chargeur, contenir sa fébrilité, viser à nouveau... Puis c’est debout qu’il faut tirer. « Vous sentez la carabine qui bouge davantage ? En position debout, on est plus sur un tir d’instinct », poursuit Cindell. Chaque cible manquée donne lieu à un anneau de pénalité : il faut alors parcourir une distance supplémentaire à ski avant de revenir tirer.

En moins d’une heure, l’initiation permet d’apprécier la complexité de la discipline, d’expérimenter le plaisir du tir et de ressentir la dimension ludique de l’activité. À certains, elle donnera le goût du ski de fond. Une pratique que l’on peut explorer dans le domaine nordique de la vallée du Bouchet, toujours au Grand-Bornand. Sous les frênes et les épicéas, quelque 75 kilomètres de pistes invitent à pratiquer le pas alternatif ou le skating.
GUIDE PRATIQUE
École de ski de fond
Bureau d’accueil à l’office de tourisme du Grand-Bornand Village. 62, place de l’église, 74450 Le Grand-bornand. 04 50 02 78 17. esf-grand-bo.com/nordique biathlon tir à 10m (dès 9 ans), 63€ pour 1h. Biathlon tir à 50 m (dès 16 ans), 80 € pour 1 heure. Hors location des skis de fond skating, achat du forfait et, pour le tir à 50 m, accès au stade (5 €).
Domaine nordique du Grand-Bornand Village
75 km de pistes (skating ou alternatif). Douze boucles de 1 à 15,5 km proposées, de la piste verte à la piste noire, avec une liaison avec le domaine nordique des Confins et Le Tour du Danay. En plus du stade Sylvie-becaert, au cœur du Grand-bornand, il existe un autre stade de biathlon aux Plans, dans la vallée du bouchet. Forfait journée pour le domaine nordique (Nordic Pass) : 10 €.