Île Tristan, sanctuaire de Douarnenez

Ce modeste caillou posé devant la ville dégage une impression d’ailleurs. Accessible à marée basse, le quai et ses bâtisses évoquent le temps des conserveries, dont l’une fut exploitée ici au 19ème s. Le pavillon d’angle, lui, rappelle que l’îlot appartint au poète Jean Richepin. Une salle Anita Conti rend hommage à l’ethnologue et photographe, qui avait fait de Douarnenez son refuge. L’arrière de l’île, propriété du Conservatoire du Littoral, laisse éclater un paysage insoupçonné de végétation luxuriante, autour d’un phare, d’un fortin et d’une chapelle. Pour amoureux de la nature !
Île Callot, un monde à part

La baie de Morlaix est riche d’îlots inédits. Au large de Carantec, c’est le cas de l’île Callot, lambeau de dunes, de plages de sable blanc, de prairies et de champs étendu sur plus de 2 kilomètres de long et large, au maximum, de 300 m. Sur Callot, "grande petite île principale de Bretagne", pas de pont ni de navette maritime mais une chaussée de 800 m, découverte à marée basse. Moins de 10 habitants vivent sur cette terre où l’on se balade en liberté, conscient de mettre le pied dans un autre monde. A voir : une chapelle, la pointe nord et l’ancienne école, devenu un gîte pour 10 personnes.
Île Vierge, le phare écogite

C’est peut-être la moins secrète de la liste mais on ne peut pas la considérer non plus comme une destination de masse ! Dans le pays des Abers, au nord du Finistère, l’île Vierge abrite le plus haut phare d’Europe. Et même du monde, en pierre de taille. Dressé à plus de 80 m de hauteur, on accède à son sommet par un escalier de 383 marches. Par beau temps, vue époustouflante assurée. Cerise sur le gâteau, le logis des gardiens de l’ancien phare voisin (150 m²) a été transformé en écogite. Pour des nuits magiques au bout du monde…
Île Louët, séjour Robinson

Retour dans la baie de Morlaix pour découvrir cette île du Finistère située à 350 m au large de Carantec. Comme sur l’île Vierge, la maison de l’ancien gardien du phare, solidement accrochée aux rochers, est devenue un gîte. Avec sa propre embarcation, ou par transfert effectué avec le centre nautique (école de voile) de Carantec, l’île s’offre pour une ou deux nuits, d’avril à octobre. Un séjour en pleine nature unique, près d’une réserve ornithologique permettant d’observer différentes espèces d'oiseaux. D’un confort simple, le gite peut recevoir jusqu’à 10 personnes.
Île Quéménès, escapade hors du temps

Partie de l’archipel de Molène, cette île de la mer d’Iroise resterait sans doute anonyme s’il n’y avait pas la ferme biologique d’Amélie et Etienne. Propriété du Conservatoire du Littoral, l’île est exploitée par ce couple d’agriculteurs (sans voiture mais avec tracteur !) qui produisent des légumes, élèvent des brebis et… tiennent une maison d’hôtes. Avec trois chambres, elle peut accueillir jusqu’à 10 personnes. Une aventure originale à vivre au départ du port du Conquet, afin de rallier cet îlot et de profiter, pendant deux nuits et trois jours, de l’absolue quiétude de Quéménès.
Île de Béniguet, premiers habitants de Molène…
D’une superficie de 600 ha, cette île de l’archipel de Molène appartient à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Baignant dans des eaux turquoise, ses côtes de sable et de galets sont connues des pêcheurs à pied, qui passent d’une grève à l’autre par le seul sentier terrestre autorisé. Jadis, des paysans y cultivaient du seigle et du maïs mais l’île fut surtout fréquentée par les goémoniers. Son intérêt majeur réside dans ses vestiges préhistoriques. Depuis 2021, des fouilles ont confirmé une occupation humaine de la fin de la Préhistoire au début du Moyen Âge.
Île Guénioc, la mystérieuse

Cette île de la côte des Abers, sur la commune de Landéda, est classée au titre des Monuments Historiques depuis 60 ans. La raison ? La présence de vestiges archéologiques, exhumés à l’occasion de plusieurs campagnes de fouilles. Son isolement a été le garant de la préservation de ces témoins du passé (cairns, dolmens, stèles…), remontant jusqu’à 4 600 ans avant J.-C. Au Néolithique, les populations y déposaient leurs morts. Les Gaulois, eux, y ont bâti des maisons entourées d’enclos. Un témoin unique du passé.
Île Cézon, l’empreinte Vauban

A l’embouchure de l’Aber Wrac’h, cette île accessible à pied à marée basse depuis Landéda abrite – c’est son originalité – un fort construit par Vauban. Commandant l’accès au chenal de l’aber, l’île a été logiquement choisie en 1685 par le célèbre architecte militaire pour en surveiller l’entrée. Entamé en 1694, le fort a été transformé sous Napoléon III puis équipé de blockhaus par les Allemands durant la seconde guerre mondiale. Par beau temps, une balade historique au cœur d’un équipement majeur de défense des côtes bretonnes.
Île Stagadon, l’insertion au large

Encore une île des abers, décidément riches en îlots mystérieux ! Située au large de l’embouchure de l’aber Wrac’h, Stagadon n’est accessible à pied à marée basse que lors des gros coefficients de marée. Soit 5 km aller-retour en plein vent pour rejoindre l’île, au milieu des parcs ostréicoles. Longtemps dévolue à la récolte du goémon, Stagadon abrite un gite sommaire de 25 couchages de l’association d’insertion du Père Jaouen, dans lequel il est possible de passer la nuit. Une occasion rare de visiter cette ile sauvage et perdue.
Île Noire, nuit Tintin…

Pour finir en beauté le tour des îles bretonnes du Finistère, cap sur l’Île Noire. Le nom dit forcément quelque chose… Mais oui, bien sûr, l’Île Noire, l’un des albums de Tintin ! Situé là où la baie de Morlaix s’ouvre dans la Manche, rien ne dit pourtant que ce caillou surmonté d’un phare aurait inspiré Hergé : l’intrigue se passe en Ecosse et le Belge a plutôt, semble-t-il, été inspiré par une île varoise... Qu’importe : un gîte insolite ouvre cet été dans le phare, de quoi méditer, au large, sur les inspirations des auteurs de BD !