La place Tyssandier-d'Escous

Entourée de somptueuses bâtisses Renaissance aux airs de mini-châteaux, toutes classées au titre de monuments historiques ou inscrites à son inventaire, la place Tyssandier-d'Escous est le lieu emblématique de Salers. Pas moins de huit tours et tourelles décorent ces habitations, témoignant de l'opulence de la cité lorsqu'elle devint le pôle commercial et judiciaire de la région avec l'installation du bailliage royale en 1564. Nobles et riches seront nombreux à venir peupler ce centre du pouvoir royal. La ville commerçante du Moyen Âge est alors transformée en une ville noble à la Renaissance et sa place du marché devient le lieu du pouvoir judiciaire. D'élégantes demeures aux frontons ouvragés y affichent le statut social de ses propriétaires. Face à la fontaine, le buste d'Ernest Tyssandier d'Escous veille sur la place historique. Cet agronome a rendu la race bovine Salers célèbre dans le monde.
Le château et les toits de lauze de Salers

Depuis l'esplanade située au passage de l'Abbé-Gely, une vue originale s'offre sur les remparts de l'ancien château de Salers qui se dressait jadis sur une butte basaltique. C'est au pied de ce château que s'est constituée la ville basse, le premier hameau de Salers. Construit au siècle sur un rocher à 950 mètres d'altitude, le château était le siège du pouvoir seigneurial des grands barons de Salers avant d'être rasé en 1666 sous Louis XIV, lorsque le baron a été reconnu coupable d'assassinat. En contrebas, la ville basse, jadis quartier des commerçants, aligne aujourd'hui ses toits de lauze en phonolite, variété de lave locale très lourde, taillés en forme d'écailles de poisson, une spécificité architecturale de la région.
La porte Martille

L'imposante porte Martille est construite au XVe siècle lorsque les habitants de la haute ville ont reçu l'autorisation de Charles de Bourbon, duc d'Auvergne, de bâtir un rempart afin de protéger leur bourg, et ceci malgré l'opposition des barons de Salers qui y voyaient une atteinte à leurs droits féodaux. À juste titre, car la construction des remparts, qui aurait duré quarante ans, marque le début de l'autonomie et de la liberté de Salers vis-à-vis du pouvoir seigneurial. La porte Martille et celle du Beffroi sont les rares vestiges qui subsistent des fortifications.
Le chemin des Loups et le lavoir de Florine

La jeune Florine qui lavait le linge des lépreux au lavoir la nuit du 1er février 1586 voit passer les huguenots qui essayaient d'entrer dans la ville par la poterne de Barrouze. Elle cria alors « Al Lop ! » (au loup !) Ce cri alerta les habitants et Salers sera sauvé. En 1950, une certaine Jacqueline Bouvier, future Jackie Kennedy et alors étudiante, séjourne à Salers et pose devant le même lavoir. La photo paraîtra dans Paris Match en 1963 ! La légende des Loups donnera le nom au chemin qui mène depuis le lavoir aux jardins potagers aménagés en gradins le long des remparts. Aujourd'hui, l'association Salers Hauts Jardins, créée en 2022, tente de préserver ce patrimoine.
Esplanade de Barrouze

Lieu de foire et de marché au Moyen Âge, l'esplanade de Barrouze était accessible aux charrettes qui, passant par la porte Martille, venaient directement décharger divers produits. Aujourd'hui, c'est un lieu de promenade et de flânerie pour les habitants du village et l'esplanade offre aux visiteurs une vue panoramique sur l'un des plus beaux paysages de la Haute-Auvergne, avec en sentinelle le puy Violent qui culmine à 1 592 mètres d'altitude. Plus bas, la convergence des vallées glaciaires offre des prairies vert tendre où la vie pastorale s'écoule en toute tranquillité.
La porte du Beffroi

Autrefois appelée la tour de l'Horloge, la porte du Beffroi avait une double fonction. Avec son chemin de ronde (aujourd'hui disparu) et ses mâchicoulis, elle devait défendre la ville. Elle avait aussi pour but de véhiculer l'idée de l'émancipation de la haute ville vis-à-vis des barons de Salers. Les deux horloges et les écussons sur sa façade ouest ainsi que le campanile à cloche rappellent la franchise municipale que les habitants de la haute ville ont obtenue en 1509 sous Louis XI. Ils avaient le droit de consulat, soit de se réunir sans la présence du seigneur et d'élire cinq consuls qui auront en charge la chose commune comme l'entretien des remparts. Lorsque la cloche de la porte sonnait à l'arrivée des ennemis, les habitants allaient se réfugier à l'intérieur.
La rue des Nobles

Comme son nom l'indique, c'est la plus prestigieuse rue de Salers, car pas moins de quinze familles nobles l'habitaient avant la Révolution française. Derrière l'épais mur des façades, ce sont de belles habitations avec des cours intérieures qui se succèdent tout au long de la voirie. Au numéro 7, la maison de la famille Chevalier de Longevialle est une des rares qui dévoile sa cour intérieure car partiellement détruite. On y voit une immense cheminée à l'étage laissant deviner la richesse du mobilier. Un peu plus loin, la maison de Bargues est, quant à elle, encore habitée par ses descendants, les Chazette de Bargues, aujourd'hui l'une des plus importantes familles de Salers.
L'église Saint-Mathieu

L'église de Salers est étonnante par plusieurs aspects. D'abord, elle est située à l'extérieur des remparts, dans le quartier du faubourg. Ayant été frappée par la foudre à deux reprises et ayant perdu son clocher original, elle arbore depuis 1887 un clocher atypique composé de trois étages. L'intérieur de l'édifice recèle un riche mobilier classé monument historique, dont la Mise au tombeau réalisée en 1495 en est la pièce maîtresse. Ces sculptures grandeur nature laissent deviner les influences de l'école flamande. Afin d'accueillir cette œuvre, une nouvelle chapelle est construite, donnant à l'église son apparence asymétrique.
La chapelle monolithe de Fontanges

Un rocher volcanique devenu un lieu de culte à l’entrée du village de Fontanges, à 4 kilomètres de Salers, est relaté dans les archives dès 1247. Une chapelle couronnait son sommet et on y honorait simultanément la Vierge et saint Michel. Mais c’est à la fin du XIXe siècle qu’une chapelle en forme de croix grecque est creusée à l’intérieur du rocher. Une archivolte romane, un autel en pierre de Volvic, un vitrail et une grille en fer forgé sont autant d’éléments étonnants de ce sanctuaire monolithe unique en son genre. La chapelle Saint-Michel a été inaugurée en 1901.
Le sentier de la Montagnoune

Il commence à la sortie du village, après la gendarmerie postée sur la route de Mauriac. Sur 4 kilomètres, la randonnée permet de découvrir des vues inédites sur Salers ainsi que sur les terres d'estive qui entourent la commune. Jadis emprunté par les éleveurs, le sentier côtoie aujourd'hui les célèbres vaches à robe rouge et, au retour sur Salers, surplombe la magnifique vallée de la Maronne dévoilant de somptueux paysages.