JOUR 1 : Du centre-ville aux bords du Loiret, les incontournables
8h30 : Entamer le week-end par un petit-déjeuner place du Martroi

Commençons la journée sur la place emblématique de la ville d’Orléans. Aménagée au XVIIIe siècle en même temps que la percée de la rue Royale, la place du Martroi en impose avec ses façades Belle Époque et néoclassiques, sa statue équestre de Jeanne d’Arc et ses brasseries chics. On choisira de préférence le Studio 16, à la fois élégant et contemporain. Les vélos sillonnent la place tandis que le soleil se lève derrière les deux tours de la cathédrale, dont on aperçoit le sommet. Tous les vendredis, un marché de livres et de disques anciens se tient sur la place, suivis d’un marché alimentaire nocturne dès 16 heures.
9h30 : Détour par la cathédrale Sainte-Croix

Elle dresse avec majesté ses deux tours et sa flèche au bout de la rue Jeanne-d’Arc. Plusieurs cathédrales se sont succédé ici, avant qu’on la rebâtisse à l’époque classique dans un style gothique tardif. Le souvenir de Jeanne d’Arc est présent dans les grands vitraux et le chœur dans lequel elle vint prier après sa victoire contre les Anglais. Pour voir la cathédrale Sainte-Croix sous un autre angle, il faut suivre la visite guidée « Orléans de haut en bas » : on grimpe d’abord sur les toits du transept pour dominer une superbe forêt d’arcs-boutants et d’escaliers ajourés. Puis on plonge dans la charpente chevillée de la nef, avant d’admirer de près la couronne dentelée des tours. Orléans est à nos pieds : les toits d’ardoise mais aussi le pont de l’Europe, signé Santiago Calatrava. La visite inclut également la crypte Saint-Avit, une ancienne église de pèlerinage romane redécouverte en 1852-53 qui a conservé ses voûtes et ses colonnes de pierre.
11h : Rendez-vous avec Jeanne d'Arc

Jeanne d’Arc est entrée dans l’Histoire de France pour avoir contraint les Anglais à lever le siège d’Orléans en 1429. Béatifiée, canonisée, symbole de la résistance à l’ennemi, elle a inspiré un certain Charles Péguy... natif d’Orléans. Autant dire qu’on la retrouve partout en ville. Reconstitution de la demeure où elle logea pendant le siège d’Orléans, la maison de Jeanne d’Arc est avant tout un centre de documentation, qui projette un petit film de 15 minutes sur l’héroïne lorraine. On préférera se rendre au musée des Beaux-Arts pour en admirer les différentes représentations. À l’Hôtel Cabu, le musée d’Histoire et d’Archéologie expose un bien curieux portrait représentant la Pucelle prenant la pose, épée à la main, coiffée d’un chapeau à plumes. Profitons-en pour voir le reste de la collection, comme le trésor de Neuvy-en-Sullias, l’ensemble de bronzes gallo-romains le plus important d’Europe. Pièce maîtresse, un superbe cheval aux narines frémissantes. Jeanne aurait aimé avoir pareille monture !
14h : Débusquer des fresques « street art »

Pause déjeuner au Cabinet vert, élégant restaurant des bords de Loire qui a vu passer des flottilles et des générations d’armateurs de navigation de plaisance. Ensuite, direction le centre historique de la ville d’Orléans, qui regorge de demeures Renaissance et de maisons à pans de bois du XIVe au XVIIIe siècle. Mais un œil curieux notera des détails bien plus contemporains : graff, pochoir, fresques... La visite guidée de l’Office de tourisme nous met d’abord sur la piste du célèbre M. Chat : l’énorme matou jaune au large sourire est né ici, et il se cache sur une cheminée face au parvis de la cathédrale. Rue Saint-Éloi, un oiseau coloré de Touboulik nous salue. Plus loin, l’artiste MifaMosa détourne les noms des rues avec humour à travers des mosaïques. Plus loin, on découvre les pochoirs de Jef Aérosol, un des pionniers du mouvement street art. Rue Saint-Flou, les murs des anciennes vinaigreries Dessaux, désormais friche industrielle, sont devenus le mur d’expression favori des street-artistes d’Orléans. Chaque semaine ou presque, la fresque de 100 mètres de long change de visage et de couleurs, au gré de l’inspiration des bombes aérosols. Une œuvre éphémère en constante mutation.
15h30 : Se balader au parc floral de la Source

À 7 kilomètres du centre-ville, le poumon vert des Orléanais offre 35 hectares de jardins et de bosquets. Parmi eux, le jardin de la Source mène au « Bouillon », où le Loiret prend sa source. L’affluent de la Loire (en fait une résurgence de celle-ci) ne dépasse pas 12 kilomètres de long, ce qui ne l’empêche pas de donner son nom au département ! Ne manquez pas non plus le chatoyant jardin de dahlias et la belle roseraie qui domine un bassin circulaire donnant sur le château et ses broderies de buis. Sans oublier la serre aux papillons pour se faire frôler par les ailes bleu électrique des superbes Morpho peleides.
17h30 : Se promener sur les bords du Loiret

À 5 kilomètres du parc floral commence l’un des paysages les plus enchanteurs du Loiret : les moulins d’Olivet. La rivière est bordée d’une poignée de moulins (en activité jusqu’au XIXe siècle) et de ravissants châteaux et propriétés construits à partir du XVIIe. Le mieux est de se garer au parking de la Reine-Blanche et de faire la boucle à pied. On croise d’abord la gare à bateaux de la Quétonnière, sortie d’un conte des 1 001 Nuits avec son bulbe ottoman. Une série de chaussées, de déversoirs et de petits ponts mènent à une série de moulins (Saint-Samson, Saint-Julien, la Mothe-Saint-Avit), certains présents depuis le Moyen Âge. Pittoresque en diable sur son îlot enlacé par les bras du Loiret, le moulin du Bac appartenait aux moines de l’abbaye de Micy au Xe siècle. On salue également le ravissant moulin des Béchets avec ses colombages et sa roue à aube abritée d’une arche de pierre.
Où sortir le soir à Orléans ?
Après un délicieux dîner dans un restaurant à vins du vieil Orléans, direction le quai du Châtelet pour un dernier verre à la Sardine. La plus ancienne guinguette d’Orléans fait swinguer les bords de Loire avec une programmation artistique riche de concerts, mix et théâtre de rue.
JOUR 2 : Les activités plus insolites à découvrir
10h : Embarquer pour une croisière sur la Loire

On embarque à bord de l’Épinoche, une toue sablière, pour découvrir Orléans sous un nouvel angle. Vue du fleuve, la cité johannique retrouve son identité ligérienne (elle fut le deuxième port le plus important sur la Loire) : les bars sur l’eau, le pont Georges-V aux piliers enherbés, le duit (digue empierrée), les quais XVIIe avec leurs chemins obliques pour faire rouler les tonneaux... On croise de beaux chalands et quelques toues cabanées, puis la Loire s’ensauvage quand on s’éloigne. Des nuées de hérons, d’aigrettes et de cormorans s’égaient sur les bancs de sable.
10h30 : A vélo le long des berges

Remontons le fleuve, à vélo cette fois ! On quitte les colombages de la rue de la Charpenterie pour retrouver le canal d’Orléans, parallèle à la Loire. Les berges s’ensauvagent à mesure qu’on s’éloigne de la ville. À Saint-Jean-de-Braye, on longe le mur de l’ancien fort Saint-Loup, point de départ de la reconquête totale de la cité par Jeanne d’Arc et Dunois. Bientôt, on atteint Combleux. Ce village de mariniers a conservé ses écluses, ses tours à bout carré et ses demeures en pierre rongées de vigne vierge. Près de l’écluse, nous posons notre vélo pour la pause déjeuner au restaurant de la Marine, belle table au cadre pittoresque. Puis, nous faisons le tour de l’îlot par le chemin de la Patache, avant de rentrer à Orléans par le même chemin qu’à l’aller.
14h30 : Visiter le musée des Beaux-Arts de l'hôtel Groslot

Créé en 1797, le musée des Beaux-Arts d’Orléans est l’un des plus anciens de France et il a aussi la particularité de présenter une collection essentiellement issue de dons privés. Parmi les quelque 1 100 œuvres exposées, on retiendra la peinture italienne du XVIIe siècle, l’école du Nord, un Saint-Thomas de Vélasquez et une collection de pastels signée Jean-Baptiste Perronneau et Chardin. Sans oublier, l’évocateur Jeanne d’Arc entendant des voix (1891), un grand format de Pierre Lagarde. À proximité, l’hôtel Groslot et son jardin nous ouvrent leurs portes. Derrière l’opulente façade de briques rouges Renaissance se succèdent le salon d’honneur surchargé de décors, puis l’ancienne salle du conseil tendue de tapisseries murales. Les jeunes époux s’unissent encore dans la salle des mariages. Savent-ils que c’est ici que mourut François II en 1560, d’un abcès à l’oreille gauche ?
16h30 : Dégustation à la vinaigrerie Martin-Pouret

Orléans fut la capitale du vinaigre et de la moutarde, bien avant Dijon. Les vins qui voyageaient sur la Loire tournaient parfois lorsqu’ils arrivaient à Orléans, et il était dès lors impossible de les envoyer à Paris. Ainsi naquit le savoir-faire vinaigrier de la ville, qui compta jusqu’à 400 vinaigriers. Il n’en reste qu’un, la maison Martin-Pouret. La jolie boutique rue Jeanne-d’Arc permet de déguster des vinaigres maison, issus d’une fermentation lente et naturelle, puis d’un vieillissement pendant au moins un an.
18h : Que voir aux Turbulences du Frac ?

Elles ont fait couler de l’encre, ces trois cheminées de verre et d’acier qui sortent de terre, tel un volcan de science-fiction. Ces excroissances, qui auraient pu sortir de l’imagination de l’architecte Frank Gehry, gardent le Frac Centre-Val de Loire. La nuit, ces « Turbulences » s’habillent d’une « peau de lumière ». Le Frac occupe les anciennes Subsistances militaires d’Orléans, où l’art contemporain et l’architecture expérimentale des années 1950 à nos jours y sont mis à l’honneur. Un épilogue culturel qui conclut idéalement cette belle escapade orléanaise.