Le marché aux puces

Chaque premier dimanche matin du mois, de mars à décembre, il investit la place d’Armes et les rues alentour. Un vil marché aux puces ? Tout le contraire, c’est le plus grand de l’est de la France et certainement le plus qualitatif ! Ici, pas de vieilleries jetées à même le sol, que des antiquités et des œuvres d’art joliment présentées, à l’intention de collectionneurs et d’amateurs éclairés. Quelque 150 exposants professionnels animent chaque mois ce marché à la brocante, présent depuis plus de cinquante ans. « Ce n’est pas un vide-greniers, ni une foire au plastique. Nous sommes des antiquaires et des brocanteurs qui ne vendons que des produits anciens », dit Antoine, l’un d’eux. Entre les stands, les visiteurs, venus de France, de Suisse ou d’Allemagne, apprécient.
La place de la Grande-Fontaine

Elle incarne ce qui reste du Belfort médiéval, secteur de ville déployé au pied de la citadelle et irrigué par la Grande-Rue. Au Moyen Âge, cette petite place entourée d’immeubles anciens abritant des adresses tendance (restaurants, éditeur, biscuiterie...) accueillait un marché aux poissons. La fontaine, mentionnée dès 1497, est l’une des trois vasques médiévales de la cité. Elle témoigne du rôle de l’eau dans une ville qui n’en a jamais manqué, même durant les trois sièges subis au XIXe siècle. Peut-être est-ce une des explications à sa capacité de résistance acharnée...
La place d’Armes et la cathédrale

C’est l’épicentre de la vieille ville, une place semi-piétonne avec kiosque à musique et terrasses de cafés abritant des monuments emblématiques. En premier lieu, l’hôtel de ville. Achevé en 1724, cet ancien hôtel particulier devient mairie en 1786. À voir : la salle Kléber, la seule ayant conservé son style d’origine, et la salle d’honneur, au premier étage, ornée de peintures évoquant les grands épisodes historiques de la ville. Saint-Christophe (1796), basilique puis cathédrale, s’impose sur un autre côté de la place, avec sa façade trapue en grès rose. Jadis, les soldats de garnison y assistaient aux offices, entre la chaire dorée et les orgues. L’Hôtel du Gouverneur (1726, abritant de nos jours l’office de tourisme) trône dans un coin de la place, mitoyen de la maison d’arrêt installée dans un bâtiment dont l’origine remonte à 1724...
La porte de Brisach

Dans une cité marquée par son passé militaire, illustré par tant de bastions et de casernes, la porte de Brisach (en grès rose, insérée dans les fortifications) incarne le rôle défensif de Belfort face aux menaces venues de l’Est. Inquiet de voir Belfort échapper au royaume de France, Louis XIV ordonne le réaménagement de la citadelle. Vauban redimensionne la porte en 1687. Son fronton se pare alors d’un soleil (emblème du roi) et d’un médaillon comportant trois fleurs de lys et la couronne royale. Au-dessus du soleil, on peut lire l’inscription latine « Nec pluribus Impar », « Nul ne peut lui être comparé ». C’est la seule porte conservée de Belfort, la porte de France ayant été démolie en 1892 lors de la construction du quartier haussmannien.
Le fort de la Miotte

Planté sur une colline au nord de la ville, ce fort bastionné dominé par sa tour observatoire a été entrepris en 1831 à l’initiative du général Haxo, qui voulait renforcer les fortifications Vauban. Du haut de sa falaise, la tour domine l’étang des Forges, le village d’Offemont et son clocher pointu ainsi que la fameuse ligne bleue des Vosges. La tour s’élève à l’emplacement où se tenait déjà, au Moyen Âge, un fortin. Selon la légende, un couple désireux d’avoir un enfant sans pouvoir y parvenir en aurait trouvé un ici, abandonné, il y a fort longtemps. Les Belfortains en mal de progéniture auraient alors pris l’habitude de s’y rendre pour que leurs vœux soient exaucés. Au point que les habitants de Belfort, très attachés au lieu, sont encore surnommés les Miottains... À pied ou à vélo, on y grimpe de nos jours pour profiter de la vue.
L’étang des Forges

À pied ou à vélo par une piste cyclable, il est possible de rejoindre facilement cette aire de loisirs située à moins de 2 kilomètres au nord du centre-ville. Au menu, 34 hectares de plan d’eau entourés par le sentier découverte de la Roselière (4 kilomètres), paradis des marcheurs, des promeneurs de chiens et des joggeurs. L’étang a été créé au Moyen Âge pour servir de réserve et a ensuite accueilli une forge sur ses rives, d’où son nom. Sous la tour de la Miotte, on découvrira passerelles, zones boisées et prairies humides, ainsi qu’un observatoire à oiseaux, aménagé près d’une roselière.
La citadelle et le lion de Bartholdi

Onze mètres de haut pour vingt-deux mètres de long. Telles sont les mensurations du célèbre lion, sculpté dans le grès rose des Vosges par Bartholdi pour commémorer, en 1880, la résistance héroïque des soldats français lors du siège de Belfort, en 1870-71. Une bataille menée sous la conduite d’un jeune colonel intrépide, Aristide Denfert-Rochereau. Écrasant symboliquement sous sa patte une flèche tirée par l’ennemi allemand, le lion, plus grande statue en pierre de France, ferait presque oublier le monument qui la porte, la citadelle. Remplaçant un château médiéval entamé au XIIIe siècle, celle-ci voit le jour au XVIIe siècle, rappelant que la ville a toujours constitué un nœud stratégique entre monde rhénan et latin. Adaptée par Vauban puis par le général Haxo au XIXe siècle, elle abrite un musée d’Histoire, un espace Bartholdi, un parcours découverte (fossés, batteries et bastions) et d’étonnants souterrains
Le marché Fréry

Ouvert au public depuis 1905, on y vient autant pour humer les étals que pour admirer la belle architecture d’acier, verre, brique et céramique qui les protègent. La halle est l’une des plus élégantes de Franche-Comté, voulue ainsi pour s’accorder avec le quartier haussmannien, alors en construction dans le même périmètre. Imaginée par l’architecte Eugène Lux, elle a été réalisée par l’entreprise parisienne Schwartz & Meurer, créatrice des grilles du Grand Palais, dans la capitale. Parmi la trentaine de commerçants, on ira voir les Salaisons comtoises, la ferme Pancher (maraîchage) et la famille Poirel, quatrième génération de fromagers affineurs, connue entre autres pour sa cancoillotte.
Le quartier haussmannien

Édifié dès la fin du XIXe siècle, ce quartier étendu entre le centre ancien et la rivière la Savoureuse porte tous les signes extérieurs de l’élégance bourgeoise. Appelé aussi « quartier Carnot », du nom du boulevard principal qui le traverse, il accompagne l’essor industriel et commercial de la ville, notamment avec l’arrivée d’Alsaciens désireux de rester en France après l’annexion de leur région par les Allemands. Plusieurs édifices remarquables sont à découvrir. Objet d’une complète rénovation, la place de la République accueille la préfecture (1901), le palais de justice et la splendide salle des fêtes de style baroque. Autour du boulevard Carnot, on admirera l’architecture Art déco du Grand Hôtel du Tonneau d’Or (1907) et la célèbre coupole recouverte d’ardoises de l’immeuble Marlin (1903), dit Gillet-Lafond, hôte de longue date d’un magasin de vêtements.
Les Eurockéennes

En juillet 2025, ce sera la 35e édition. Sur le site départemental du Malsaucy, à moins de 10 kilomètres au nord de Belfort, ce festival de rock, pop, variétés, rap et autres, est devenu l’un des rendez-vous majeurs de la scène musicale française. Sans atteindre la jauge du Hellfest ni celle des Vieilles Charrues, les Eurockéennes accueillent tout de même, durant quatre jours, 130 000 festivaliers. Tous se partagent les quatre scènes montées dans le parc, qui abrite le reste du temps une base nautique, une plage et quantité d’activités de loisirs, formant ainsi le plus grand poumon vert de Belfort.