La place du Marche et les rues Charles-de-Gaulle et Maréchal-Foch

Bienvenue au cœur de Roanne ! Se rejoignant à angle droit, les rues de-Gaulle et Foch rassemblent l'essentiel du paysage commerçant du centre-ville. À la première, artère historique au carrefour des axes vers Paris, Lyon et Clermont-Ferrand, les boutiques de chaînes ; à la seconde, les enseignes plus chics. La place du Marché, elle, vit surtout le vendredi, quand les producteurs locaux l'investissent. On s'y arrête aussi pour le restaurant Bouquet et la Maison Déchelette, un ancien hôtel particulier en pierre jaune du Brionnais et tuiles vernissées, doté d'une jolie arrière-cour. Les mercredis après-midi, profitez, rue Charles-de-Gaulle, de l'ouverture au public de la chapelle de l'ancien collège des Jésuites. Derrière sa façade sobre se cachent de belles peintures en trompe-l'œil réalisées par le peintre italien Zacchéo.
Le musée Joseph-Déchelette

Une vaste et récente opération d'aménagement a redonné au principal musée de Roanne son attrait d'antan. Doté d'un jardin public, relié à la place des Promenades-Populle, il prend place dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle acquis en 1892 par Joseph Déchelette, éminent archéologue local. Outre son fonds d'archéologie, il abrite des œuvres des Beaux-Arts (XVIIe -XXe siècle) et la plus grande collection de céramiques révolutionnaires d'Europe, issues de Sèvres, Nevers et Roanne. Voir aussi la bibliothèque, dédiée à l'archéologie et à l'histoire de l'art.
La place du Château

Si la place du Marché est le « ventre » de Roanne, celle du Château est sa mémoire historique. Ici se dressent les ruines du château, un donjon du XIIe siècle et un corps de logis des XIVe et XVe siècles abritant de nos jours l'office de tourisme. Il fut autrefois une prison, un tribunal puis une résidence privée. La place accueille également l'église Saint-Étienne, dont la façade en pierre calcaire jaune date du milieu du XIXe siècle. À l'intérieur, dans la partie droite et haute de la nef, un vitrail du début du XVIe siècle représente le martyr de Saint-Sébastien. Les vitraux modernes du XXe siècle sont l'œuvre de l'artiste belge Hanssen. À voir aussi sur la place, une minuscule maison bourbonnaise à pans de bois, rare demeure médiévale de Roanne et les traces de fours de potiers gallo-romains du IIe siècle.
La place des Promenades-Populle

C'est le poumon vert de Roanne. Créé au début du XIXe siècle et portant le nom d'un ancien maire de la ville, ce parc a été amputé de sa moitié lors de la création des voies ferrées. Finis alors les Bains-Douches et la pisciculture, mais pas l'habitude des Roannais d'aller s'y balader. Réaménagé il y a une dizaine d'années autour de sa fontaine en forme de coquillage et de son kiosque à musique, il a retrouvé sous ses grands arbres sa vocation déambulatoire. Les lycéens de « Jean-Puy » et les actifs du centre-ville s'y ressourcent et y pique-niquent aux beaux jours, pendant que les restaurants de la rue Alsace-Lorraine y installent leurs terrasses. Côté sud-est, la tour de 16 étages des années 1950 fut longtemps une attraction par sa hauteur, à l'époque inédite.
Le village de Saint-Jean-Saint-Maurice-sur-Loire

À 15 kilomètres au sud-ouest de Roanne, ce « village de caractère » se dresse en belvédère spectaculaire au-dessus de la Loire. Depuis le port de la Caille, au bord du fleuve, une route étroite grimpe jusqu'au vieux bourg, dominé par un donjon massif du XIIe siècle. On s'y attarde pour profiter de la vue, après avoir arpenté deux ou trois ruelles « médiévales » bordées de maisons anciennes et visité l'église au clocher carré, ornée de fresques remarquables du XIIIe siècle. Le village se trouve sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, étape de l'itinéraire de Cluny au Puy-en-Velay.
Le port, le canal et la Loire

L'histoire de Roanne est indissociable du transport par voie d'eau. En témoigne le bassin de plaisance, aménagé au point départ du canal de Roanne à Digoin. Il fut creusé dans les années 1830 pour acheminer des marchandises vers Paris en évitant ainsi les dangers de la Loire. À l'époque, on y transportait le charbon extrait des mines de Saint-Étienne. Réhabilité dans les années 1990, il est devenu un canal de plaisance et permet aux plus aventuriers de rejoindre… les Pays-Bas. Depuis 2018, la Véloire le longe et rattrape désormais le fleuve tout proche, dont les quais ont fait l'objet d'aménagements récents. Mobilier urbain design, promenade, jeux, tables de pique-nique et snack ont redonné vie à la Loire roannaise.
Le château de la Roche

Situé aussi au sud de Roanne, à Saint-Priest-la-Roche, il surgit par surprise au cœur de la vallée de la Loire, perché sur son piton rocheux dans un verrou du fleuve. Avec sa tour, ses deux fines tourelles et ses murs crénelés, il possède un faux air de demeure de la Belle au Bois Dormant. À sec en période d'étiage, ses « pieds » peuvent tremper dans l'eau à l'occasion des crues de la Loire. Bâti au XIIIe siècle, ce château seigneurial, agrandi d'une aile classique au XVIIIe siècle et restauré par un industriel roannais au XIXe siècle, a bien failli disparaître dans les années 1960 lors d'un projet de construction de barrage. Dégradé, il sera repris en main et rénové à partir de 1993 par la ville et une association, avant de passer sous la gestion de la communauté de communes, qui en a réalisé la muséographie actuelle.
Révillon et Pralus

Deux noms, deux gourmandises locales. La première est connue depuis 1898 pour ses papillotes en chocolat, dont elle est leader en France. Fondée à Lyon, la marque s'est ancrée à Roanne et fabrique chaque année dans son usine des millions de ces « bonbons », écoulés pour l'essentiel à Noël et à Pâques, en grandes surfaces. Foncez dans l'unique boutique hexagonale, place Clemenceau. Outre les papillotes, vendues dès octobre, on y trouve macarons, pâtes à tartiner et chocolats fins. Rue de-Gaulle, Pralus est depuis les années 1955 le roi de la praluline, une brioche avec amandes et noisettes. Fils du créateur Auguste, François est aussi maître chocolatier. Il possède des plantations à Madagascar et transforme des fèves de cacao du monde entier.
Le café-épicerie Le Central

Comme un retour aux sources. C'est ici, face à la gare de Roanne, que la saga Troisgros a commencé. En 1930, l'arrière-grand-père Jean-Baptiste ouvrait le premier restaurant familial. Depuis, les Troisgros ont développé leur très haute cuisine dans la commune voisine d'Ouches. Jusqu'en 1995 et le choix de proposer aussi en ville une déclinaison bistronomique de leur talent, avec Le Central. Dans un cadre feutré chic au joli sol carrelé, sous des lumières tamisées, on déguste la cuisine du chef Mickaël Fayolle, passé par le restaurant triple étoilé. La clientèle, roannaise la semaine, touristique et familiale le week-end, se laisse embarquer par le menu « Au jour le jour » ou par la carte. À l'extérieur, ne pas manquer la sculpture Les Gourmandes, des fourchettes géantes modelées par Arman.
Les halles Diderot

À ceux qui manqueraient le marché du mardi ou du vendredi en centre-ville, il reste les halles de Roanne. Créées en 1983, ce ne sont pas les plus belles de France mais elles concentrent le meilleur de la production et de la gastronomie locales. Parmi la dizaine de stands, ne pas manquer le chocolatier Pralus, le célèbre fromager Mons (les locaux apprécient notamment la fourme de Montbrison), le boucher-charcutier-traiteur Grisard, l'autre boucher Séon-Vial, la maison Chavrier (poissonnier) et Thivoyon qui, depuis 1893, torréfie les meilleurs cafés « origine » du monde. Pour l'ambiance, venir de préférence le dimanche matin et pendant les fêtes de Noël, histoire de déguster des huîtres ou un steak au « Bouchon des Halles ».