Que faire cet automne ? 11 idées d'activités nature

Son mugissement prend aux tripes. Chaque automne, fin septembre et en octobre, les cerfs brament pour annoncer leur présence aux femelles et lancer la saison des amours. Un « chant » puissant venu des tréfonds que l’on peut entendre le soir dans les forêts autour de Montbrun-les-Bains (sud Drôme), du côté des villages d’Aurel et de Ferrassières. Il est possible d’approcher les cerfs grâce à des marches discrètes. Ou d’attendre que le son du brame envahisse le décor, depuis le bord de la route. 

Un bruit dans le ciel. Des corps fuselés. Des ailes ouvertes. Ce sont les grues cendrées ! Chaque automne, dans leur transhumance du nord de l’Europe vers l’Espagne, des milliers se posent en Brenne, ce grand marais du centre de la France. Certaines y passent même l’hiver. Pour les apercevoir, on peut s’adresser à la Maison du parc naturel régional de la Brenne. Elle connait les lieux où elles se posent et organise même des sorties d’observation. Impériale au sol comme en vol, la grue est le plus grand oiseau d’Europe occidentale, mesurant plus d’un mètre de haut et jusqu’à 2,30 m d’envergure.

Les plus grandes marées d’Europe continentale sont celles de la baie du Mont-Saint-Michel. Lorsque les coefficients de marée dépassent les 110 –  cela se produit notamment aux périodes d’équinoxe, en septembre-octobre et en mars-avril -, il peut y avoir jusqu’à 15 m d’écart entre la basse et la haute mer. Dans la baie du Mont-Saint-Michel, l’océan peut se retirer jusqu’à 15 km des côtes ! A pleine mer, le mont redevient une île et à basse mer, c’est l’occasion de traverser la baie à pied, avec des guides spécialisés. Une expérience inoubliable. 

Chaque année en novembre, le rituel se répète. En Sologne, le matin, c’est l’heure de la pêche dans les étangs des marais. Une armée de solognots, bottes au pied, procède à leur vidange, tout en tendant d’immenses filets pour capturer les poissons. Cette activité permet de récupérer les poissons d’eau douce comestibles (carpes, brochets, perches…), triés et pesés sur les rives par des professionnels, ainsi que de « nettoyer » les étangs des espèces invasives. Dans le Loiret, le domaine du Ciran ouvre régulièrement ses portes au public pour découvrir cette pêche originale.  

Pourquoi ne pas s’évader à deux roues dans les montagnes et les forêts jurassiennes, quand ces dernières prennent leur couleur pourpre d’automne ? A moins de quatre heures de route de Paris, les massifs du Jura offrent des échappées oxygénées et sportives, dans un décor digne du Canada. A vélo ou à VTT (de préférence à assistance électrique), cap sur la GTJ (Grande Traversée du Jura), l’EuroVélo6 (elle travers le département) ou sur quelques-uns des 180 km de véloroutes qui sillonnent le territoire. Côté VTC, il existe aussi le JVT (Jurassic Vélo Tour). Toutes pistes à retrouver sur le site web de Jura Tourisme.

Trop de tourisme tue le tourisme ! Ceux qui ont expérimenté la descente des gorges de l’Ardèche en canoë en juillet ou en août peuvent en témoigner. Magnifique, le site est victime de sa réputation. La balade ressemble alors à une longue chevauchée processionnaire, avec embouteillages d’embarcations à la clef. Rien de tel en automne ! Les estivants partis, l’affluent du Rhône retrouve une part de sa virginité. Long de 32 km, le canyon offre ainsi aux pagayeurs (amis, tribus, parents, enfants...), son décor exceptionnel de falaises couvertes de garrigue.

Chaque année à la Toussaint, l’un des plus importants parcs végétaux d’Europe, à Angers,  propose sa Fête de l’automne. C’est l’invitation à découvrir avec les enfants la flamboyance des couleurs végétales d’arrière-saison, ainsi que des attractions pour petits et grands revisitées. Les plantes et arbustes d’une dizaine de pays (Chine, Mexique, Brésil, Australie…) s’embrasent pour le plaisir des yeux, à l’image des érables, savonniers et autres ginkgo biloba. Le tout au milieu des lutins, sorcières et vampires. Plantes carnivores et serres tropicales complètent le décor féerique d'Halloween. 

Et si l’on partait ramasser les champignons une journée ou un week-end dans les forêts franciliennes ? Voilà bien un rendez-vous automnal que les forêts du Val d’Oise, de Seine-et-Marne ou des Yvelines sont capables d’assurer. Une dizaine d’entre elles, domaniales (appartenant à l’Etat) sont ouvertes à la cueillette. On pourra ainsi partir, panier en osier sur le bras, ramasser cèpes ou giroles dans la forêt de Montmorency, de Gretz-Armainvilliers, de Bois-d’Arcy… ou encore dans les très royales forêts de Rambouillet ou de Saint-Germain. 

L’un des poumons verts de la région parisienne devient en automne le centre d’une activité récurrente : la balade à pied au milieu de la sylve empourprée. S’il est bien une forêt qui soutient la comparaison avec le fameux Eté indien, cher à nos amis Canadiens, c’est bien cet espace de 25 000 ha, planté notamment de chênes et de hêtres. A pied ou à vélo, entre amis ou avec des enfants, des kilomètres de sentiers s’offrent aux promeneurs, une bouffée de chlorophylle version rougeoyante à explorer par des itinéraires balisés, à la recherche des couleurs de l'automne. Balades à retrouver sur le site Internet de l’office de tourisme de Fontainebleau. 

Où le charme poétique des rivages lacustres en automne… De Saint-Gingolph à Chens-sur-Léman, en passant par Evian-les-Bains, Thonon-les-Bains et Yvoire, le GRP « Littoral du Léman » déploie 90 km de sentiers, tantôt côtiers, tantôt sur les hauteurs. En 7 jours (mais on peut n’en effectuer que des tronçons), à raison d’étapes de 3h30 par jour en moyenne, il dévoile matins et après-midi les paysages lacustres du lac franco-suisse, plongeant dans l’atmosphère typique des stations thermales de Thonon et d’Evian et le charme du village d’Yvoire. Une randonnée de 2 000 m de dénivelé positif au total, accessible à tous les randonneurs de niveau moyen. Un « décrochage » salvateur et oxygénée avant le froid hivernal.

C’est souvent en automne que les Pyrénées-Atlantiques profitent d’une météo très agréable. Près de Pau, dans le Béarn, c’est le moment des vendanges dans le Jurançon. Ces vignobles de coteaux, sur fond de chaine des Pyrénées, sont alors en proie à une activité intense, de domaine en domaine. C’est l’occasion de s’y immerger, en arpentant les itinéraires pédestres qui le jalonnent. Balade facile de la « Jurançonada » ou « rando » moyenne Montplaisir-Perpignaa, la dégustation est au bout du chemin !