Le château des Comtes

Le château de Foix domine la ville, puissant totem médiéval. Du haut de son piton rocheux, au confluent de l’Ariège et de l’Albret, ses trois tours, deux carrées et une ronde, surplombent les toits de tuiles de la cité de façon insolente. Rien d’anormal : durant six siècles, de 1002 à 1589, il fit l’orgueil des comtes de Foix, puissante lignée qui régna sur le territoire, le Béarn, l’Andorre, l’Albigeois, l’Armagnac, la Navarre et même les duchés d’Alençon et de Vendôme. Le tout au gré de conquêtes et d’alliances avec les royaumes d’Aragon, de France et la Gascogne anglaise. L’épopée est parfaitement expliquée au Musée du château, totalement repensé en 2019. Croisades en Terre sainte, contre les Albigeois, catharisme, guerres royales... du légendaire Gaston Fébus à Henri de Navarre, dernier comte et futur Henri IV, le château médiéval et ses comtes ont marqué l’Histoire de France.
L’abbatiale Saint-Volusien

L'abbatiale Saint-Volusien apparaît dans les textes dès 849 et la cité lui doit son essor, avant même l’ébauche du château (Xe siècle). Rebâtie au XIIe siècle, son pouvoir religieux et politique puissant se heurte à celui des comtes. En 1168, la signature d’un paréage assure un partage de l’autorité. Détruite au XVIe siècle durant les guerres de Religion, l’église est rebâtie au XVIIe en style gothique méridional, gardant une base et un portail romans. Aujourd’hui le visiteur la découvre ainsi, bordant avec majesté un côté de la place du marché. Dans sa nef, dépourvue de collatéraux, un chapiteau situé au fond à droite représente des sculptures d’ours. Les anciens bâtiments conventuels sont occupés par la Préfecture.
La halle aux grains et les allées de Villote

Avec la halle Saint-Volusien, c’est le lieu du grand marché du vendredi. Jolie halle de style pavillon Baltard, datant de 1870, elle abrite les étals de primeurs, de fromagers... Rénovée en 2009, elle accueille hors marché les terrasses des trois bars qui la bordent, Le Café Gros, Le Café de la Halle et Le Central. Parfait pour prendre un verre aux beaux jours, d’autant qu’il y fait généralement frais. Des concerts y sont proposés. La halle jouxte les allées de Villote, axe de traversée automobile de la ville, aménagées sur d’anciens remparts (XIVe siècle) bâtis sous Gaston Fébus. Elles séparent la cité ancienne de sa partie plus moderne.
La maison des Cariatides
Au n°1 de la rue de la Préfecture, cet hôtel particulier bâti sur quatre niveaux a été rendu « visible » grâce à une restauration menée dans les années 2010. Propriété d’un peintre décorateur qui l’aurait fait édifier au début du XIXe siècle, la maison se distingue par son décor de colonnettes aux premier et deuxième étages et par ses cariatides au troisième. Cette technique décorative, probablement ajoutée a posteriori, serait inspirée d’un style néoclassique « à la grecque » appliqué par Auguste Virebent, créateur d’une manufacture d’ornements sculptés près de Toulouse, en 1830.
Les pontils

Typiques du Moyen Âge, sous le château, rue des Grands-Ducs, deux passages couverts en pans de bois relient des maisons entre elles, enjambant la voie. Les habitations, à flanc de rocher, en partie troglodytes, possèdent des grottes qui servirent de cache à la Résistance pendant la guerre. L'une d'elles, donnant sur la rue des Chapeliers, abrite une grotte ornée dans laquelle est peint un cheval magdalénien, mais elle ne se visite pas.
Les maisons à pans de bois

Certaines ruelles étroites du centre-ville sont bordées de vieilles maisons à colombages, les plus anciennes datant du XVe siècle. Elles rappellent que Foix fut une cité commerçante et de foires, sur l’axe Toulouse-Barcelone, à l’origine d’une riche bourgeoisie marchande. Les rues de la Faurie (et ses nombreux restaurants), Labistour, Lazéma, la place Parmentier... abritent les plus belles demeures. On admirera celle située au n° 37 (un magasin), rue de la Faurie, remarquable par sa porte sculptée et sa grosse poutre soutenue par des piliers en bois. Ou les deux maisons accolées situées à l’angle de la place Parmentier et des rues Phoebus et des Salenques. À voir aussi, rue de la Faurie, sur la façade du n° 23 : le blason des comtes de Foix, « pals sans et or et vachettes du Béarn ».
La place Georges-Duthil

Légèrement excentrée, tout près des rives de l’Ariège, cette place nommée jadis Mercadal eut un rôle clé dans la vie commerçante de la ville. Sa proximité avec le pont, que traversaient une majorité de chalands venant à Foix, lui valut d’accueillir un marché et de servir de lieu de stockage pour la laine et le foin, les jours de foire. La place accueille une jolie fontaine à l’ange et deux maisons à pans de bois se faisant face, au débouché de la rue du Mercadal. Surtout, elle abrite une enseigne toujours célèbre, la quincaillerie Piquemal, dont le décor n’a pas changé depuis sa création, à la fin du XIXe siècle.
La rue du Rocher

Vous voilà au cœur battant de la cité historique fuxéenne. Dans une ambiance médiévale, la rue du Rocher est la voie d'accès au château où le célèbre Gaston Phébus, comte de Foix, résida. L'imposante éminence rocheuse (50m de haut et 160m de long) qui sert de socle à l'édifice renferme des richesses insoupçonnées. On y dénombre quelque 27 grottes, cavités et abris, témoins d'une occupation très ancienne. D'abord explorées par des spéléologues amateurs, ces grottes ont intéressé des chercheurs qui y ont identifié des traces de la présence de Néandertaliens et d'Homo sapiens, des Magdaléniens qui peuplèrent l'Ariège il y a 15 000 ans. Ainsi, a-t-on découvert dans ces cavités servant d'entrepôts et de débarras aux riverains des gravures rupestres figurant des chevaux !
Que faire autour de foix ?
Un lieu insolite en Ariège : la rivière souterraine de Labouiche

À 50 mètres sous terre, conduit dans une barque halée par un câble grâce à un batelier, le visiteur plonge dans le relief karstique du Plantaurel. Nous ne sommes qu’à 7 km de Foix mais déjà la nature mystérieuse de l’Ariège souterraine s’impose. Concrétions, salles, galeries, gours, cascades… la navigation, 1h30 aller- retour jusqu’à la sortie naturelle de la rivière (on ignore encore précisément son origine), est fraîche (13 °C) et instructive. Découverte en 1908 et ouverte au public trente ans plus tard, ce site privé est bienvenu pour échapper un temps aux grosses chaleurs estivales.
Les forges de Pyrène

À Montgailhard, à 5 kilomètres de Foix, ce village-musée de 5 hectares est dédié aux métiers ariégeois d’autrefois. Four à pain, scierie, saboterie, salle de classe... au gré d’animations, le public découvre la vie sociale passée du territoire. Star du site des forges de Pyrène : la forge à martinet hydraulique. Le bâtiment du XIXe siècle abrite des équipements du XVe siècle ! Incroyable décor médiéval que cet atelier noirci par le temps et mû par l’eau, qui actionne un martinet dont la force oscille entre 10 et 50 tonnes au cm2... La forge abritait encore une taillanderie en 1985. Le site est complété par un musée sur l’épopée du fer ariégeois, un sur les outils artisanaux et un spectacle interactif, Les Âges de la vie, passionnante plongée au cœur des années 1900.
Quels sont les jours de marché à Foix ?
Tous les mardis, à la halle aux grains, se tient le marché alimentaire. Et le vendredi, sur les allées de Villote, à la halle aux grains, à la halle Saint-Volusien ainsi qu'à la place Violet, c'est le rendez-vous des produits du terroir, de la gastronomie et de l'artisanat local.